L’obsolescence programmée, souvent pointée du doigt, est accusée de réduire la durée de vie des smartphones pour pousser à la consommation. Mythe ou réalité ? Cet article démêle le vrai du faux, examine les pratiques des fabricants, et vous aide à comprendre si nos téléphones sont vraiment conçus pour s’autodétruire.
Sommaire :
L’obsolescence programmée : définition et origine du concept
Le terme « obsolescence programmée » désigne une stratégie industrielle visant à limiter la durée de vie d’un produit pour inciter les consommateurs à en acheter un nouveau. Ce concept remonte aux années 1920 avec l’industrie des ampoules, où la durée de vie des lampes était volontairement réduite.
Dans le cas des smartphones, cela pourrait se manifester de différentes manières :
- Mises à jour logicielles ralentissant les anciens modèles
- Composants fragiles ou non remplaçables
- Batteries intégrées difficilement réparables
Ces pratiques alimentent un débat brûlant entre consommateurs, associations de défense et fabricants.
L’obsolescence programmée se décline en plusieurs formes, à savoir
- L’obsolescence fonctionnelle : limite la durée de vie d’un composant clé (batterie non amovible, fragilité des pièces) ;
- L’obsolescence logicielle : surviens lorsque les mises à jour ralentissent les anciens modèles ou cessent complètement, rendant l’appareil obsolète ;
- L’obsolescence esthétique joue sur le design pour inciter à remplacer un modèle jugé « dépassé » ; L’obsolescence par incompatibilité repose sur des changements de connectique ou de standards technologiques ;
- L’obsolescence indirecte : résulte de la rareté ou de l’arrêt de production des pièces détachées, compliquant les réparations et poussant au renouvellement.
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Mises à jour logicielles : un coupable fréquent ?
L’un des arguments majeurs des défenseurs de l’obsolescence programmée concerne les mises à jour des systèmes d’exploitation (iOS, Android). Elles sont parfois accusées de ralentir les anciens modèles.
Apple est souvent montré du doigt quand le sujet de l’obsolescence programmée est sur le tapis.En 2017, Apple a reconnu ralentir les iPhone équipés de batteries vieillissantes afin d’éviter des extinctions soudaines. La marque a toutefois justifié cette mesure comme une protection pour les utilisateurs, et non une incitation à changer d’appareil. Cette pratique a suscité une vague de critiques et des accusations d’obsolescence programmée, menant à des amendes et une modification de leur politique.
Alors, qu’en est-il des autres fabricants ? Les mises à jour sous Android sont plus disparates en raison de la diversité des fabricants. Certains modèles reçoivent un suivi régulier, tandis que d’autres sont rapidement abandonnés. Si cela n’est pas toujours intentionnel, l’effet est similaire. Les utilisateurs doivent souvent remplacer leur téléphone pour bénéficier des dernières fonctionnalités et corrections de sécurité.
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Composants fragiles et réparabilité limitée
Un autre aspect du débat touche à la construction même des smartphones. La difficulté de remplacer certains composants comme la batterie ou l’écran contribue à réduire leur durée de vie. Voici quelques exemples qui vous parleront peut-être :
- Batteries scellées : depuis quelques années, la plupart des smartphones ont des batteries non amovibles, ce qui complique leur remplacement.
- Réparabilité en baisse : selon l’indice de réparabilité, de nombreux modèles récents sont plus difficiles à réparer. L’utilisation de colles fortes ou de pièces propriétaires rend les réparations coûteuses, voire impossibles pour le grand public.
- Cycle de renouvellement rapide : les lancements annuels de nouveaux modèles incitent à changer d’appareil, même si l’ancien est encore fonctionnel.
Obsolescence : toujours programmée ?
Si certains cas de pratiques douteuses existent, l’obsolescence n’est pas toujours intentionnelle. L’évolution rapide de la technologie peut expliquer une partie du phénomène. Les innovations dans les écrans, les processeurs et les modules photo rendent les anciens modèles vite dépassés. De plus, les exigences logicielles augmentent, ce qui sollicite davantage les composants des anciens appareils.
Cependant, des initiatives existent pour prolonger la durée de vie des smartphones :
- Droit à la réparation : Des lois en Europe favorisent la réparabilité et la disponibilité des pièces détachées.
- Smartphones reconditionnés : De plus en plus d’utilisateurs optent pour des modèles reconditionnés, un marché en pleine croissance.
- Éco-conception : Certains fabricants comme Fairphone misent sur des modèles modulaires, où chaque composant peut être remplacé facilement.
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La réponse à la question
Alors, l’obsolescence programmée dans le monde des smartphones : mythe ou réalité ? La réponse se situe sans doute entre les deux. Si certaines pratiques peuvent s’apparenter à une forme d’obsolescence volontaire, les avancées technologiques et le marché en constante évolution contribuent aussi à raccourcir la durée de vie des appareils. L’essentiel est d’encourager la transparence, la réparabilité, et une consommation plus responsable Le but est simple : prolonger l’utilisation des smartphones et réduire leur impact environnemental.
Par ailleurs, s’il y a une loi en France à connaître sur le sujet c’est bien celle de La loi Hamon (2014). Cette loi sur la consommation impose aux fabricants d’informer les consommateurs sur la durée de disponibilité des pièces détachées dès l’achat d’un produit. Cela permet de mieux anticiper la réparabilité des appareils.
Moment culture, l’obsolescence programmée a 250 ans et cette vidéo l’explique :
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