Fugaku : le supercalculateur japonais se lance dans la recherche scientifique

Fugaku, le supercalculateur japonais le plus puissant au monde, est finalement prĂȘt Ă  mettre ses processeurs au service de l’humanitĂ©. Il semblerait que les premiers bĂ©nĂ©ficiaires soient la communautĂ© des chercheurs du secteur public et privĂ©.

Superordinateur

Pour rappel, Fugaku est un simulateur Ă  haute performance en cours de dĂ©veloppement conçu pour effectuer des calculs intensifs et Ă  grande Ă©chelle. Les simulations rĂ©alisĂ©es sur l’appareil exploitent l’intelligence artificielle et la manipulation des donnĂ©es massives (big data) pour rĂ©soudre des problĂšmes aussi complexes que la crĂ©ation de l’univers par exemple.

Une machine aux performances incomparables

Le dĂ©veloppement de Fugaku a dĂ©butĂ© en 2014 Ă  travers une collaboration entre l’institut scientifique japonais RIKEN et le gĂ©ant de la technologie Fujitsu. Le superordinateur Ă©tait alors destinĂ© Ă  renforcer l’infrastructure informatique haute performance du Japon en succĂ©dant au « K Computer » qui Ă©tait jusqu’en 2011, le plus puissant superordinateur au monde. En mai 2020, le dĂ©veloppement de Fugaku a pris fin par la livraison de ses 432 racks. Divers essais en lien avec le COVID-19 sont actuellement menĂ©s sur la machine.

En termes de performance, Fugaku dĂ©passe de loin ses concurrents et se trouve mĂȘme propulsĂ©, pour la deuxiĂšme annĂ©e consĂ©cutive, en haut du TOP500, le classement des systĂšmes informatiques les plus puissants du monde. Avec 442 pĂ©taflops (millions de milliards d’opĂ©rations par seconde), ce mastodonte japonais est 100 fois plus rapide que son prĂ©dĂ©cesseur et 3 fois plus performant que son challenger direct, le Summit d’IBM et ses 148,8 pĂ©taflops.

Les essais rĂ©alisĂ©s jusqu’à prĂ©sent tĂ©moignent de l’avenir prometteur du supercalculateur. En effet, des chercheurs japonais ont rĂ©cemment utilisĂ© avec succĂšs le Fugaku pour Ă©valuer l’efficacitĂ© des mĂ©dicaments contre le Coronavirus. Par ailleurs, ces mĂȘmes chercheurs ont rĂ©ussi Ă  trouver les moyens d’attĂ©nuer la propagation du virus Ă  travers une analyse dĂ©taillĂ©e des gouttelettes.

Fugaku met les scientifiques en effervescence

Les essais rĂ©alisĂ©s jusqu’à prĂ©sent tĂ©moignent de l’avenir prometteur du supercalculateur. En effet, des chercheurs japonais ont rĂ©cemment utilisĂ© avec succĂšs le Fugaku pour Ă©valuer l’efficacitĂ© des mĂ©dicaments contre le Coronavirus. Par ailleurs, ces mĂȘmes chercheurs ont rĂ©ussi Ă  trouver les moyens d’attĂ©nuer la propagation du virus Ă  travers une analyse dĂ©taillĂ©e des gouttelettes.

Un projet conjoint entre l’UniversitĂ© de MĂ©decine de Tokyo (TMDU) et les laboratoires Fujitsu a Ă©galement dĂ©montrĂ© les capacitĂ©s du supercalculateur dans l’analyse des gĂȘnes du cancer. Cette analyse qui devait normalement durer plusieurs mois a Ă©tĂ© effectuĂ©e en Ă  peine une journĂ©e. L’usage du superordinateur devrait donc, dans un futur proche, permettre un bond spectaculaire dans la recherche de traitements contre la maladie.

Dans les années à venir, Fugaku devrait permettre la découverte de nouveaux médicaments, la détection précoce des maladies, la prédiction des catastrophes naturelles, la découverte de nouveaux matériaux et bien plus encore.

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Vers une coopération internationale

Fugaku Ă©tant aujourd’hui finalisĂ© et pleinement opĂ©rationnel, l’agence japonaise de science et technologie (RIST) a lancĂ© un appel Ă  projets auprĂšs des chercheurs du monde entier pour accĂ©der au superordinateur. Comme l’annonce Yasuhide Tajima, PrĂ©sident du RIST : « Fugaku est sur le point d’entrer en service, j’ai hĂąte de voir ce cerveau externe, le plus puissant jamais dĂ©veloppĂ© par l’humanitĂ©, aider Ă  Ă©largir nos connaissances. »

Le RIST a d’ores et dĂ©jĂ  sĂ©lectionnĂ© 74 projets de recherche qui dĂ©buteront dĂšs le mois d’avril 2021. L’institut RIKEN et Fujitsu ont alors affirmĂ© qu’ils continueront de surveiller le fonctionnement de Fugaku pour garantir des performances stables et amĂ©liorer l’utilisation du superordinateur.

Toutefois, mĂȘme si le Japon dĂ©tient 33 autres supercalculateurs dans le TOP500, des initiatives sĂ©rieuses (de l’ordre de l’exaflop) venant d’autres pays comme les États-Unis, la Chine ou l’Union europĂ©enne promettent de crĂ©er une concurrence rude Ă  Fugaku.

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Andy Rakotondrabe
Rédacteur pigiste spécialisé sur la thématique des NTIC. "L'ordinateur est né pour résoudre des problÚmes qui n'existaient pas auparavant." - Bill Gates