TikTok est une fois de plus au centre des discussions géopolitiques et économiques. La plateforme chinoise, propriété de ByteDance, fait l’objet d’un projet de rachat. Aux dernières nouvelles, le consortium se voit mener par Oracle et Microsoft. Derrière cette opération se cache une volonté politique de Washington de réduire l’influence chinoise sur l’application. Que sait-on des négociations en cours ? Décryptage.
Sommaire :
Oracle et Microsoft : une alliance stratégique pour contrôler TikTok
L’intérêt d’Oracle et Microsoft pour TikTok dépasse largement la simple acquisition d’une plateforme à succès. Cette opération, soutenue par la Maison-Blanche, vise à modifier la structure de gouvernance de l’application en réduisant la part de ByteDance. Cette tactique viserait également à garantir un contrôle américain sur ses données et son algorithme.
Oracle, un acteur clé du rachat. Selon NPR, il serait en tête de file des discussions et prendrait le contrôle des opérations mondiales de TikTok. Il faut savoir qu’Oracle n’est pas un nouvel acteur dans l’écosystème TikTok. Son infrastructure cloud héberge déjà une partie du réseau social aux États-Unis. Ce rapprochement renforcerait donc son influence dans le domaine des réseaux sociaux, un secteur où l’entreprise est encore peu présente.
Et Microsoft dans tout cela ? Il jouera un rôle plus discret, mais stratégique. En effet, si Oracle se positionne comme le chef d’orchestre de ce rachat, Microsoft serait impliqué en tant qu’investisseur. NPR indique que la firme de Redmond fait partie du consortium d’acquéreurs, bien que son rôle exact ne soit pas encore clairement défini.Microsoft avait déjà tenté de racheter TikTok en 2020, aux côtés de Walmart. Une offre qui avait finalement échoué. Bill Gates avait d’ailleurs qualifié cette transaction de « chalice empoisonné » (coup risqué et potentiellement néfaste). Cependant, l’intérêt de Microsoft reste intact, notamment pour l’accès aux technologies de TikTok et à son immense base d’utilisateurs.
VOIR AUSSI : Rachat de TikTok par Elon Musk : simple buzz ou vraie stratégie contre l’expulsion ?
Une transaction sous pression géopolitique et économique
Comme mentionné dans les précédents articles, le rachat de TikTok s’agit également d’un dossier hautement politique et géopolitique. L’administration américaine, sous la direction de Donald Trump, joue un rôle actif dans cette transaction.
Un sursis de 75 jours a été accordé à TikTok pour qu’un repreneur américain soit trouvé. Faute de quoi, la plateforme pourrait être bannie des États-Unis. Larry Ellison, cofondateur et président d’Oracle, est un proche allié de Donald Trump. Ce soutien politique pourrait peser dans les négociations et accélérer le processus d’acquisition.
Toutefois,un des défis majeurs de ce rachat réside dans la valorisation financière de TikTok. ByteDance aurait fixé un prix de plusieurs dizaines de milliards de dollars, voire plus selon certaines estimations. D’autres investisseurs américains se sont montrés intéressés par un rachat, notamment Elon Musk, l’homme d’affaires Frank McCourt et Kevin O’Leary, célèbre investisseur de Shark Tank. Cette diversité de prétendants pourrait compliquer les négociations.
Donald Trump a même évoqué la possibilité d’une participation publique américaine dans TikTok, avec un capital détenu à 50 % par les États-Unis. Si cette option était retenue, elle pourrait redéfinir la gouvernance de l’application de manière inédite.
VOIR AUSSI : TikTok disparait et réapparait aux États-Unis : qui est derrière tout cela ?
Vers un rachat de TikTok ou un statu quo ?
Malgré les négociations avancées, plusieurs incertitudes subsistent quant à l’issue de cette transaction. Jusqu’à présent, ByteDance a toujours résisté à l’idée de vendre TikTok. Cependant, face à la pression croissante des États-Unis et aux menaces de bannissement, l’entreprise pourrait accepter un compromis.
Selon NPR, le deal en discussion permettrait à ByteDance de conserver une participation minoritaire dans TikTok, tout en transférant le contrôle opérationnel à Oracle. Cette solution pourrait satisfaire certaines parties prenantes, mais pourrait aussi susciter des réticences en Chine.
Rien n’est donc encore acté. Une annulation pure et simple du rachat reste une possibilité. La complexité des négociations et les incertitudes politiques autour de Donald Trump pourraient modifier le cours des événements. Affaire à suivre, encore.
Leave a Reply